L’anglais est clairement la langue universelle pour voyager : où que l’on aille, on trouvera toujours quelqu’un parlant anglais, que ce soit dans un petit village au Laos ou au cœur de la Turquie. Chaque jour, nous sommes bombardés de contenus en anglais, parfois sans en avoir conscience. Il suffit d’allumer la radio ou de lire un DVD.
Dans une grande partie du monde, l’anglais est une matière obligatoire à l’école ; c’est aussi le cas de beaucoup d’études supérieures. Ce qui est fou, c’est qu’après 13 ou 14 ans passés à étudier l’anglais en cours (pour le Chili), la plupart des gens ne le parlent pas : seulement 2% des adultes chiliens ont un niveau moyen d’anglais. En France ce n’est pas très brillant non plus, d’ailleurs c’est le pays d’Europe le plus mauvais en anglais.

En Turquie, c’est en anglais que nous communiquions.
Commencer à voyager sans parler anglais
Au début de mes vagabondages, je me trouvais définitivement parmi les 98% d’adultes chiliens : mon niveau d’anglais était ridicule. J’ai eu beaucoup de difficultés avec ça à l’université, à tel point que j’ai raté mes examens d’anglais à trois reprises et qu’à cause de cela j’ai dû suspendre mes études un an car mon année n’avait pas été validée.
En 2008, je suis parti avec un groupe d’amis pour un PVT Nouvelle-Zélande. Au sein du groupe, il y avait deux personnes capables de parler anglais. Pendant les deux premières semaines, ils ont tout géré pour nous : faire les courses, réserver une chambre, demander son chemin, réaliser les démarches administratives. Je me sentais tellement dépendant d’eux que ça m’est vite devenu insupportable… et c’est comme ça que j’ai pris l’une des meilleures décisions de ma vie. Je me suis séparé du groupe et je suis parti avec l’un de mes amis (qui ne parlait pas non plus) au nord de la Nouvelle-Zélande. Certains jours ont été difficiles et je me suis parfois demandé « Et maintenant, je fais quoi ? » Le temps a filé comme il sait si bien le faire en Nouvelle-Zélande, finalement au bout de trois mois j’avais déjà pas mal progressé, surtout nous avions du travail, nous économisions et avions fait de nouveaux amis. Que demander de plus en Working Holiday ?
Pendant ce séjour en Nouvelle-Zélande j’ai rencontré trois types de personnes vis-à-vis de l’anglais (je parle ici des latinos – NDT : mais ça s’applique assez bien aux Français) : ceux qui arrivent avec un niveau moyen et s’améliorent, ceux qui arrivent sans parler et repartent en ayant appris, et ceux qui arrivent et repartent sans parler. La différence entre ces deux derniers groupes ? La façon dont ils abordent leur année en Nouvelle-Zélande : le pays est bondé de routards sud-américains (NDT : et de Français…), jusque dans les plus petits villages paumés on pourra croiser Argentins, Chiliens, peut-être même un Uruguayen (NDT : et des Français, on vous dit !). Se grouper et vivre entre hispanophones (NDT : allez, tous en ensemble, « ou francophones ») est facile, et il y aura toujours dans le groupe quelqu’un qui parle anglais et sert d’interprète pour tout le monde. Le travail n’aide pas forcément non plus : pour la plupart des jobs, pas besoin de bien parler. On nous montre ce qu’il faut faire le premier jour puis on peut bosser seul dans notre coin, pendant des mois, sans personne à qui parler, les écouteurs dans les oreilles… pour ensuite rentrer à la maison où l’on n’échange qu’avec des compatriotes.

Si vous travaillez comme nous dans l’agriculture, vous passerez de longues heures seuls là-dedans. Prévoyez de la musique !
J’ai eu la chance de vivre avec peu de Sudaméricains quand j’ai voyagé au nord du pays, j’essayais de passer le plus clair de mon temps libre avec des Anglais, Irlandais, Allemands et tous ceux qui ne parlaient pas espagnol. Tout le monde est prêt à vous filer un coup de main quand vous voulez apprendre, et encore plus si vous leur dites dès le départ : « Je veux apprendre l’anglais, corrige-moi si je me trompe ! »
Apprendre l’anglais est un processus
Au fur-et-à-mesure mon anglais s’est amélioré, ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il est courant de se tromper, mal prononcer ou de ne pas savoir comment dire quelque chose. L’important est de persévérer ; on s’améliore chaque jour. En voyage s’est moins difficile car vous serez entourés de gens avec qui s’entraîner, il faut sortir de sa zone de confort. Demander à quelqu’un de traduire c’est facile mais ça ne mène à rien pour apprendre une langue.
C’est valable pour l’apprentissage d’autres langues. L’espagnol d’Anne est bon, elle peut parler sans problème avec n’importe qui à propos de n’importe quoi, ce qui est l’objectif quand on se lance dans l’étude d’une langue. Comme moi en Nouvelle-Zélande, elle est arrivée au Chili avec de veilles bases d’espagnol apprises en cours. Entourée uniquement de Chiliens pendant un an, elle a fini par apprendre l’espagnol… chilien.
L’anglais en dehors du voyage
Quand nous avons vécu un an au Chili, nous avons dû chercher du travail à Santiago de Chile pour économiser un peu et reprendre nos voyages. Grâce au niveau d’anglais que j’ai atteint en voyage, j’ai trouvé un emploi comme analyste pour IBM, le salaire était assez bon pour les standards chiliens et nettement plus élevé que si j’avais fait le même travail en espagnol uniquement. Au Chili, une personne parlant anglais gagne en moyenne 30% de plus que quelqu’un qui ne le parle pas. Mais il y a un tas d’autres avantages, par exemple : vous comprendrez enfin les paroles de ces chansons que vous aimez, vous pourrez voir films & séries en VO sans lire les sous-titres, vous pourrez aller au cinéma à l’étranger et enfin, vous pourrez séduire une belle étrangère ou un bel étranger !

Quel souvenir du Chili ! Si vous cherchez attentivement, vous trouverez Anne.
Mots-clefs : WHV Australie WHV Nouvelle-Zélande
8 commentaires
Interesting article ….. And I found her !!
Mon frère a passé ses vacances en Angleterre cueillant des pommes et il a appris un sacré vocabulaire de charretier, mais aussi le nom des oiseaux.
Il faut vraiment le vouloir, travailler et approfondir régulièrement pour parler anglais ! C’est souvent dommage de ne pas s’y mettre car cela aide fortement en voyage.
Manu @ VoyageAvecNous Artículo reciente – Article récent Voyager en Islande et découvrir la terre de glace
Comme cet article (le premier que je lis chez vous, où je suis arrivée par un biais surprenant) m’a plu! Il est encourageant…
Moi même nullissime en anglais (difficile apprentissage des langues dans le milieu scolaire français), je voyage beaucoup avec le regret de ne pouvoir communiquer comme je le voudrais avec les gens que je rencontre… Mon faible niveau me donne honte.
J’ai néanmoins remarqué qu’en se forçant un peu et en laissant de coté la honte, on pouvait se surprendre soi-même! D’autant plus facilement si nos interlocuteurs ne sont pas non plus nativement anglophone : ils savent souvent mieux adapter le vocabulaire et la rapidité de leur diction… Ainsi, j’ai beaucoup progressé en communiquant en anglais avec des italiens : quand l’un de nous ne comprenait pas un mot, nous le traduisions en italien ou en français, jusqu’à trouver un terrain de compréhension commun.
Je crois que c’est un des obstacles les plus difficiles à surmonter : la honte, du coup on n’ose encore moins parler et on ne progresse pas malgré l’envie, c’est un cercle vicieux ! Je l’ai vécu un peu au Chili avec l’espagnol mais vu que je n’avais pas le choix il a bien fallu passer outre :p et en effet, on se surprend !
Ce que tu décris avec les Italiens, je le vis souvent avec Benjamin : un mot qui ne me vient pas ? Je tente en français et souvent, ça passe.
Mais niveau communication, mon vécu le plus étonnant reste une conversation entre originaires de pays latins où chacun parlait sa propre langue, très doucement et en articulant bien : Français, Italiens, Espagnols & Catalans, Portugais, Suisses & Belges francophones, Suisses italophones. Incroyable comme on arrivait à tous se suivre !
Voyager est vraiment le meilleur moyen qu’il existe pour perfectionner son anglais, même si parfois le langage des signes est très utiles dans les pays où l’anglais n’est pas leur point fort
En effet, sinon un carnet, un stylo et une partie de Dessinez c’est gagné font l’affaire 😉 En Turquie ça nous avait été utile !
Ce que tu as fait est je pense la meilleure chose à faire pour apprendre une autre langue : s’immerger totalement et s’impliquer. Rencontrer des gens, parler, échanger. L’envie qui nous pousse à communiquer va au delà des mots. Être entouré de personnes parlant la même langue est très souvent un frein à l’apprentissage d’une nouvelle langue. Et l’une des clés est là, arriver à se détacher de la zone de confort pour aller à la rencontre de l’inconnu.
Un article très utile pour tout ceux qui débute avec l’anglais (ou une autre langue) en voyage.
Livia du blog Le voyage est la destination