L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont populaires auprès des jeunes voyageurs qui ont accès au working holiday dans ces destinations car y trouver du travail est assez facile. Grâce au PVT, des milliers de routards du monde entier y viennent chaque année et ils sont chaque fois plus nombreux. Malheureusement, beaucoup de gens peu scrupuleux en profitent pour se faire de l’argent sur le travail des PVTistes, quand ils ne les arnaquent pas carrément. C’est tellement lucratif qu’ils en vivent et nombreuses sont les compagnies qui flirtent avec l’illégalité quand elles ne trempent pas dedans !
Comme énormément de backpackers, Anne et moi avons fait les frais de ces entourloupes : j’espère que cet article vous évitera d’avoir les mêmes mésaventures…
Nouvelle-Zélande : paye ridicule et taxes disparues
La paye et le contractor
Chez les kiwis il est courant de passer par un intermédiaire pour travailler dans les champs : c’est le contractor. Par exemple, le propriétaire d’un verger ou d’un vignoble passe par une compagnie intermédiaire qui recrute, forme, conduit, encadre et rémunère les travailleurs qui cueillent ses kiwis ou taillent ses vignes. Le propriétaire paye un montant fixe au contractor pour l’ensemble de ses services et il ne s’occupe de rien d’autre. Vous passerez très souvent par un contractor pour travailler en milieu agricole. En général les contractors payent un montant fixe, au rendement : par exemple, pour la taille des vignes ce sera par plante, pour la cueille des kiwis, par benne. Jusque-là tout va bien.
Le problème, c’est que bien trop souvent le montant payé est ridiculement faible. Imaginons que vous êtes payé 50 cent par plante et que vous faites 100 plantes en 8 heures, ça fait 50 dollar à la fin de la journée, soit 6,25 dollars par heure quand le minimum légal est 13,75 dollars par heure. Contrairement à ce qu’il pourra vous dire, le contractor est tenu légalement de vous payer ce minimum horaire, quel que soit votre rendement. Il ne le fait pas parce qu’il sait qu’il y a des tonnes d’autres backpackers à embaucher si vous décidez de vous en aller.
Un contractor honnête, comme par exemple Vineworks à Blenheim (j’ai travaillé avec eux en 2008 et Anne en 2011), vous payera le minimum horaire si vous ne faites pas assez de plantes, mais vous payera au rendement si vous faites assez de plantes pour gagner plus que le minimum horaire. Si un travailleur est vraiment trop lent et a un rendement vraiment trop bas, ils le renvoient, mais ça n’arrive pas souvent.
Certains contractors ont au moins la décence de payer une somme correcte au rendement, d’autres proposent un montant tellement dérisoire qu’il est inimaginable de gagner plus de quelques dizaines de dollars par jour, même en étant extrêmement rapide. D’autre n’hésiteront pas à « oublier » une benne ou une rangée de plantes si vous ne comptez pas soigneusement vous-même… Un bon moyen de voir à quel point votre contractor est honnête, c’est de vous renseigner auprès des autres travailleurs : ceux qui font le même boulot avec d’autres boss (combien sont-ils payés ? quel est le meilleur rendement atteignable selon eux ?) et surtout ceux qui bossent avec vous (si vous êtes tous nouveaux et sans expérience, commencez à vous poser des questions).
Peut-être que j’ai joué de malchance, mais je me suis souvent heurté à des contractors mauvais payeurs, soit parce qu’ils ne payaient pas les taxes et gardaient cet argent pour eux, soit parce qu’ils me comptaient moins que ce que j’avais fait.
Les taxes jamais payées
Beaucoup de contractors ne payeront pas les taxes sur votre salaire (qu’ils doivent verser à l’état), ce qui ne les empêchera pas d’allégrement les déduire de votre paye. Pourquoi ça vous embête ? Déjà, c’est illégal. Puis quitte à ne pas payer de taxes, autant qu’une part du gâteau vous revienne, non ? Mais surtout, à la fin de votre working holiday, vous pouvez demander le remboursement d’une partie de ces taxes. C’est le tax refund, la somme que vous pouvez récupérer est non négligeable. Moi j’ai eu le problème deux fois, avec des contractors à Katikati et à Blenheim. Heureusement, il y a un moyen de savoir si votre employeur paie réellement ces taxes : sur cette page du gouvernement néo-zélandais vous pouvez créer un compte myIR qui vous permettra de suivre le paiement des taxes.
Australie : dérives du volontariat et working hostels
Le volontariat à tout-va
En Australie, certains titulaires du visa vacances-travail peuvent étendre leur séjour d’un an s’ils travaillent au moins 88 jours dans certains domaines, comme l’agriculture ou le bâtiment. Ce travail n’est pas forcément rémunéré ; le volontariat fonctionne aussi. Du coup, des malins proposent de travailler gratuitement pour eux afin d’obtenir des « jours » pour la seconde année. Les annonces pullulent, souvent erronément intitulées woofing (de WWOOF, qui concerne le bénévolat dans des fermes bio en échange du logement et de la nourriture). Ce sont trop régulièrement des gens qui ont besoin de main d’œuvre mais n’ont pas envie de payer quelqu’un. Contrairement au woofing, il ne s’agit pas de travailler maximum une demi-journée et de n’avoir aucun frais sur place, mais de passer des journées entière à bosser, sans automatiquement être nourri et/ou logé gratuitement.
Beaucoup de backpackers s’y prennent tard pour remplir leur quota de 88 jours et pressés par le temps, ils finissent par être exploités par ce genre de personnes. Il y a beaucoup de travail volontaire, y compris certains où l’on payera pour le logement et la nourriture, qui correspond à de beaux projets, comme le WWOOF ou encore les centres d’études et de soin pour animaux sauvages. Mais profiter de quelqu’un juste parce qu’il a besoin de son quota de jours et le déguiser comme une belle action derrière les mots de volontariat ou de woofing, c’est inacceptable.
Les working hostels
Il y a quelques mois nous vous parlions des étranges working hostels, des auberges de jeunesse où l’on garantit du travail aux pensionnaires, normalement dans le domaine agricole (toujours ces histoires de seconde année…). Pour des PVTistes débutants c’est tentant car ça élimine une de leurs plus grandes inquiétudes : comment trouver du travail ?
Mais si ces backpackers assurent du travail, ils se passent de préciser quand et dans quelles proportions. Si ce sont 5 heures par semaine à 18 dollar de l’heure vous n’irez pas loin, surtout en devant payer 180 dollars par semaine pour un lit dans une chambre que vous partagez avec 7 autres personnes, puis il y a la nourriture et le transport (parfois proposé cher par le working hostel).
Si en plus, il vous faut attendre plusieurs semaines avant le début de la saison… et puis que faire si l’attente se solde par un job minable et mal payé ? Ajoutons que certains working hostels vous demanderont de payer plusieurs semaines à l’avance et vous voilà totalement bloqués.
Il existe même des sites internet qui recensent ces endroits, comme celui-ci : ils y sont listés par état et région. Le mieux est vraiment de chercher du travail soi-même, ce n’est pas difficile et on vous dit même comment s’y prendre !
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4 commentaires
J’ai passé un an en Australie et j’ai vraiment eu de la chance par rapport à d’autres personnes pour le travail. La plupart des gens ont vraiment beaucoup galéré.
J’ai toujours été payé à l’heure ou lorsque je ne gagnais pas beaucoup , je cherchais un nouveau travail et/ou dans un autre endroit.
Je connais des gens qui sont restés 6 mois dans les working hostels et bien que ce n’est pas génial la plupart ont pu voyager après avoir économiser.
Stéphane Artículo reciente – Article récent Avis sur la Birmanie
Comme toujours c’est au cas par cas
Nous sommes actuellement en Australie et si vous cherchez bien, vous pouvez trouver des bons plans. C’est certes un peu de chance également mais il y a quand même un travail de recherche important et certains ne s’en donnent pas la peine.
Quand j’entends que certains ne trouvent pas de travail et quand on leur demande comment ils cherchent, ça fait réfléchir : « bah je regarde sur gumtree et j’envoie des emails de temps en temps ».
Aucune démarche spontannée, pas d’appels téléphoniques, aucune distribution de CV…
Manu @ VoyageAvecNous Artículo reciente – Article récent Rome en quelques jours
Pour la Nouvelle-Zélande, en tant que backpacker, on est de la main d’oeuvre facile et pas cher. Ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser marcher sur les pieds, comme tu le dis.
De notre côté, avant de commencer à travailler, on demande un contrat et à la fin, une fiche de paye. On note aussi nos horaires. Ainsi, on est sûr de ce qu’on fait comme boulot et ce dont on a droit comme paye. Et en cas de doute, on a toutes les preuves. Bon, on touche du bois, jusqu’à maintenant on est toujours tombés sur des contractors sérieux et honnêtes mais ce n’est pas le cas de tout le monde :/
Camille @ Breizh-Zelande Artículo reciente – Article récent Travailler en packhouse : des kiwis, encore des kiwis !
Bonjour Camille,
Vous avez pris les bonnes habitudes, il faut être vigilent. J’ai le souvenir de contractors qui « oubliaient » des bennes de kiwis, si nous ne faisions pas attention ! Ils disaient qu’on en avait cueilli 4 quand c’était 5, etc. mais quand ces contractors voient qu’on fait gaffe et qu’on ne se laisse pas faire, la plupart du temps ils ne se battent pas et payent ce qu’on leur demande car ils savent qu’ils ont tort… c’est très agaçant, mais le phénomène prend de l’ampleur, malheureusement.