Un working holiday en Australie ou en Nouvelle-Zélande vous tente ? Dans l’enthousiasme de cette nouvelle aventure, vous avez peut-être tendance à tout voir en rose et à vous lancer sans prendre le temps de vous demander si vous êtes prêts. Je ne veux pas parler de la paperasse ou de votre équipement, ni même de votre niveau d’anglais. Je veux parler de certains aspects d’un visa vacances travail en Australie et en Nouvelle-Zélande qui peuvent vous décevoir ou gâcher une partie de votre séjour si vous ne vous y êtes pas préparés mentalement.
Le travail
Soyons clairs : en Australie et en Nouvelle-Zélande, les routards ont généralement des boulots physiques, payés le minimum ou presque, et pas toujours valorisés par eux-mêmes ou leur entourage. En particulier quand on veut rester plus d’un an et étendre le visa.
Pour beaucoup de gens, ce n’est pas un problème. Ils voient ça comme une chance : des petits boulots faciles à trouver pour financer une expérience unique sans avoir besoin d’être riche ou d’économiser des années avant de se lancer, c’est génial !
Mais régulièrement, on rencontre des personnes à qui ça pose problème, parce que à la maison, ils avaient un boulot plus confortable, mieux vu, mieux payé… ou tout simplement parce que c’est ce qu’ils veulent, point. C’est tout à fait compréhensible, je ne pointe pas du doigt. On a le droit de ne pas vouloir passer ses journées à récurer des assiettes ou planter des haricots.
Mais si vous rechignez à l’idée de faire ce type de job, prenez le temps de bien réfléchir avant de vous lancer dans le visa vacances-travail. A moins d’avoir un bon niveau de langue et des qualifications particulières, vos chances de trouver le job de vos rêves sont minces, car les locaux sont simplement mieux adaptés et plus performants. Ici, votre CV ne vaudra peut-être pas grand-chose.
Il faut aussi savoir que l’alternance travail/vacances est loin d’être égale, vous passerez peut-être plus de temps à bosser qu’à visiter le pays. Oubliez tout de suite l’idée d’« 1 an de vacances » et soyez prêts à retrousser vos manches.
Le budget
Vous l’avez probablement déjà lu, vu et entendu : l’Australie est un pays où la vie coûte cher, la Nouvelle-Zélande aussi. Heureusement, les salaires suivent… ou pas ?
A mon sens, oui : un voyageur n’aura pas de difficulté à se nourrir, se loger et économiser avec un travail payé le minimum. A condition de vivre avec un budget modeste ! C’est là que beaucoup vous diront que mettre des sous de côté est très difficile. Vivre avec un budget restreint ne plaît pas à tous, pour certains, ça représente un réel effort pas facile à accepter. Là encore, c’est compréhensible et il ne s’agit pas de vous faire culpabiliser parce que vous n’aimez pas l’idée de ne manger que du thon en boîte, du riz et des nouilles (j’exagère un peu, mais vous avez l’idée), de vivre en collocation/en backpackers ou d’abandonner votre séance de cinéma dominicale.
Nous avons rencontré pas mal de gens qui étaient venus en Australie ou en Nouvelle-Zélande avec l’idée que ce serait facile et rapide d’économiser, ou qui ne s’attendaient pas à voir leur manière de vivre transformée par leur budget. C’est une réalité.
L’éloignement dans la distance et dans le temps
C’est encore cet aspect qui pose le moins problème aux voyageurs que j’ai rencontré. Mais j’ai quand-même croisé des personnes qui avaient du mal à supporter l’éloignement d’avec leurs proches. En working holiday, vous partez longtemps, vous partez loin, les décalages horaires sont importants, l’accès à internet ou au téléphone n’est pas toujours simple… Bref, vous passerez peut-être par des moments de gros vague à l’âme, vous aurez peut-être le mal du pays. A vous de juger vos limites et de décider en conséquence. Par exemple, prenez un billet open pour le retour : il sera bienvenu si vous sentez le besoin de revenir plus tôt ou simplement pour vous rassurer.
Pourquoi j’écris cela ?
Parce qu’au fil de nos voyages en Australie et en Nouvelle-Zélande, nous avons rencontré des voyageurs pas préparés. Ça va du moral jouant aux montagnes russes qui vous laissera un souvenir mitigé de votre voyage, jusqu’à la frustration qui débouche sur des comportements inadmissibles.
Certains se transforment en voleurs et justifient leurs actes par « l’exploitation » dont ils sont victimes dans des boulots mal payés à leur goût. Quand on ajoute à cela le sentiment d’impunité que le fait d’être à l’étranger leur donne, on arrive à des armées d’adeptes du French shopping et autres délits. Même si c’est basé sur beaucoup de mauvaise foi, j’ai l’impression que le phénomène serait moins important s’ils avaient su à quoi s’attendre et s’étaient sérieusement demandé si ça leur convenait.
Mon message est simple : un an de working holiday, ce n’est pas un an de vacances, ce n’est pas l’eldorado, ce n’est pas une solution miracle. C’est un an où vous penserez travail, budget, logement etc. c’est-à-dire qu’une partie des tracas de la vie quotidienne – peut-être ceux dont vous voulez justement vous débarrasser quand vous partez en vacances – vous suivra dans votre voyage. Soyez certains que ça vous convient avant d’y aller… et si la réponse est « oui » ? Alors foncez ! Cette expérience sera sûrement l’une des plus belles de votre vie et vous vous remplirez la tête de magnifiques souvenirs.

Il y a tellement à voir et à faire que vous passerez une année (ou plus) fantastique !
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4 commentaires
Très intéressant. Je ne compte pas me rendre en Australie et en Nouvelle Zélande avec un visa working holiday, mais en simple touriste, par contre, ça me rappelle fortement ce que j’ai vécu au Japon. Les gens sont persuadés qu’ils vont facilement trouver du travail alors qu’ils ne parlent même pas la langue… Il faut parfois se confronter à la réalité, sinon on risque de vite déchanter !
Merci pour cet article 🙂
Silecee Artículo reciente – Article récent Randonnée au Stockhorn (Suisse)
Merci pour cet article de « mise en garde ». C’est une expérience que je n’ai encore jamais testée, mais que je garde dans un coin de ma tête … Je me pose encore quelques questions sur la facilité de trouver un job, particulièrement quand on est une femme mais également quand on voyage en couple (trouver au même endroit ou des endroits proches). Les témoignages parlent souvent de tâches physiquement dures, et en tant que femme, je me demande si je me ferai prendre pour le job (bien que je ne rechigne pas à la tâche, et que je suis très endurante !).
J’ai entendu déjà plusieurs retours de personnes pas enchantées, parce qu’elles avaient eu beaucoup de mal à trouver un job, et/ou qu’elles ont été coincées financièrement, et n’ont pas pu bouger une fois sur place. Mais peut-être ces expériences ne sont pas « la norme » et/ou que ces personnes ne « retroussaient pas assez leurs manches ».
Amandine@Unsacsurledos Artículo reciente – Article récent Musique pour voyager : La vuelta al mundo
Salut Amandine,
Tu poses de bonne questions, je vais essayer d’y répondre dans l’ordre :
– Trouver du boulot en tant que femme : ce n’est pas du tout un problème, les boulots physiques recrutent énormément de femme. Pas de soucis de ce côté.
– Trouver du boulot en couple : là aussi, tu as énormément de possibilités dans ces pays. Il faut « suivre » le travail (haute saison touristique, période de récolte, etc.) et s’il y en a pour un, il y en a pour deux. En NZ comme en Australie, Ben et moi avons toujours voyagé et trouvé du travail pour les deux sans difficultés.
Ce qui est peut-être plus difficile, c’est de trouver du boulot dans l’endroit que tu veux, au moment que tu veux, voire le boulot que tu veux. Par exemple, en Australie dans le Queensland, toute la côte est prise d’assaut par les routards et trouver du travail peu devenir un vrai casse-tête, puis l’attente avant de le décrocher, un gouffre financier. Ce que beaucoup ne font pas, c’est bouger pour en trouver, tout simplement (parce que cette destination est très populaire). Maintenant, il y a de plus en plus de backpackers et donc, de plus en plus de concurrence pour ces jobs. Mais quand on est flexible et débrouillard, on trouve toujours.
Franchement, c’est une expérience géniale et si aucune des choses que j’ai citées dans l’article ne te pose problème, alors n’hésite pas !
Actuellement en WHV en Australie, nous venons tout juste de commencer notre aventure. On vous donnera un peu plus de news dans quelque temps, mais cet article est très bien fait et c’est réellement une organisation qu’il faut avoir, car l’argent part très vite et il faut partir avec les idées claires et savoir que ça ne sera pas les vacances pendant 1 an à l’hôtel en all-inclusive
Pour ton commentaire sur bouger pour trouver du travail je suis entièrement d’accord, mais certains font l’erreur d’attendre le dernier moment et surtout de n’avoir plus d’argent pour trouver un travail et donc ne peuvent plus bouger, car plus le budget pour se déplacer.
C’est vrai qu’il y a ÉNORMÉMENT de backpackers en Australie, je ne m’attendais pas à voir des vans à tous les coins de rue et autant sur la route tous les jours.
Manu @ 15 jours à Bali Artículo reciente – Article récent Pour vous, j’ai testé un spa