Je vous avais laissé sur une série de coups de chance et de belles rencontres dans notre voyage depuis Sydney jusqu’au Tropique du Capricorne. C’est comment, le Queensland tropical ?
Northern Queensland, chaleur tropicale et canne à sucre
Notre arrivée dans l’Australie tropicale se faisait déjà sentir dans la chaleur humide, l’apparition des champs de canne à sucre a achevé l’impression après une nouvelle journée de route. Je sentais Ayr qui s’approchait, Benjamin et moi avions en tête de trouver du travail dans les champs de canne qui l’entourent. Après une nuit dans un caravan park où notre arrivée à pied a fait sensation et où j’ai croisé des grenouilles tellement petites que j’ai un instant cru avoir affaire à des insectes, nous avons parcouru les derniers kilomètres jusqu’à Ayr à l’arrière du pick-up d’un couple qui n’avait pas des masses de place pour nous et nos sacs, mais qui s’est quand-même arrêté. Je trouve ça assez représentatif de la gentillesse de tous ceux qui nous ont aidés, de tous les efforts que des inconnus ont fait pour nous.
Quid de la vie sauvage ?
Si la richesse de l’avifaune m’a étonnée à Sydney, elle m’a renversée une fois sur la route. Nous entendons chaque matin et chaque soir des chants étranges et inédits, la palme revenant aux « cris de singe ». Le galah, volatile très commun à travers le pays et peu apprécié des fermiers dont il mange les semences, égaie de touches roses le ciel. A Yeppoon, des nuées de petits perroquets arc-en-ciel font un bruit assourdissant. Nous observons des rapaces survolant les plaines et les champs. Chaque zone un tant soit peu humide regorge d’oiseaux aux longues pattes fines et au cou élancé. Nous croisons des canards, des ibis. De minuscules oiseaux attaquent en groupe les corbeaux. Les pies sont absolument partout. Sans compter les émeus aperçus au bord de la route… L’Australie semble le royaume des oiseaux.

Le galah, joli oiseau rose et gris, n’a pas toujours bonne réputation en Australie.
Je ne pensais pas qu’observer certains des animaux emblématiques d’Australie serait simple, mais je me trompais : dans les caravans parks, nous trouvons des opossums une fois la nuit tombée. Celui-ci s’est même faufilé jusqu’à mes pieds, cherchant des miettes de notre dîner.
Visiblement, il était très habitué à l’homme et faisait partie des résidents permanents du caravan park. C’est amusant bien sûr, les opossums sont mignons, mais j’ai eu un pincement au cœur à voir un animal sauvage s’approcher sans crainte de moi et s’attendant à ce que je le nourrisse. Cela donne une fausse impression aux gens et peut les pousser à s’approcher d’une faune qui est, et qui doit rester, sauvage et indépendante.
Quant aux kangourous, c’est au petit matin après une nuit passée derrière une station essence en rase-campagne que j’en ai vu pour la première fois. Ils étaient à une bonne cinquantaine de mètres, mais on voyait très bien leur silhouette et leur façon de se déplacer. Pas meilleure façon de démarrer une journée !
Une question nous est souvent posée : « pourquoi faites-vous du stop ? »
Il y a, c’est vrai, l’argument financier : si vous jetez un œil aux prix des billets de bus en Australie, vous comprendrez immédiatement pourquoi on a opté pour l’auto-stop.

On ne sait jamais quel sera le prochain véhicule qui s’arrêtera…
Mais ma première réponse est toujours « Because it’s fun! »
J’adore nos rencontres, les surprises, l’incertitude de savoir jusqu’où nous irons, où nous passerons la nuit, ce que nous verrons en chemin. Nous n’aurions pas rencontré Dave, Debbie, John et Emmy en prenant un bus. Nous n’aurions pas partagé des repas avec une galerie d’habitants de cet immense pays, partagé mille anecdotes de serpents, de crocodiles, de requins, de méduses ou d’araignées (en gros, tout ce qui essaie de vous tuer ici). Je n’aurais pas lancé des regards perdus à Benjamin pour lui signifier que moi non plus, je n’ai pas compris la blague de Dave, dont l’accent très prononcé est parfois difficile à comprendre même pour ses compatriotes. Je n’aurais pas fait le plein de conseils sur les incontournables d’Australie d’après ses habitants…
Surtout, faire du stop, c’est donner l’opportunité aux gens de nous faire confiance et de se montrer bons. Et vous savez quoi ? Durant ces 10 jours de routes, beaucoup de personnes ont saisi l’occasion. Ils nous ont offerts une petite aventure encore plus riche et joyeuse que si nous avions eu notre propre véhicule ou si nous étions venus à Ayr en bus.
Quant à la suite de nos aventures, à Ayr et ailleurs, elles viendront bientôt. Je vous raconterai pourquoi Benjamin et moi avons complètement changé nos plans et décidé de faire route vers l’ouest jusqu’au sauvage et magnifique Northern Territory.
Mots-clefs : Le Queensland Sur la route en Australie Voyage en stop
3 commentaires
Le Galah, quel pigeon stylé !
Héhé d’ailleurs, les australiens lui donnent autant d’intelligence qu’à un pigeon. Si on te traites de galah, ça ne veut pas dire que tu as un joli plumage mais une petite cervelle 😉
Superbes photOZ (et récit OZ course ;-)) !