Avant d’aller à Rabat, on nous a beaucoup dit que la capitale marocaine n’était pas une étape intéressante pour un voyageur. Entre ceux qui nous l’ont déconseillée et ceux qui n’y ont simplement jamais été, on n’a pas beaucoup d’attentes quand on arrive dans la jolie gare de Rabat ville.
Nous-même on n’y serait probablement pas passé si on n’avait pas eu besoin de faire nos visas pour la Mauritanie ici.
Pourtant dès le début, Rabat nous plaît : la gare donne sur un grand rond-point et des boulevards aérés, plantés de palmiers et bordés d’immeubles aux façades blanches éclatantes. Après le dédale étroit de la médina de Fez, quel contraste ! Notre hôte Caitlin nous y retrouve et nous emmène dîner dans un restaurant syrien, avant d’enchainer sur un cours de salsa… en une soirée nous avons un petit aperçu de Rabat la cosmopolite, vivante et curieuse, et tellement divertissante. Ca commence bien !
Changement de plan
Le lendemain matin nous démarrons tôt, peu après 7h nous sautons dans un taxi, direction l’ambassade de Mauritanie, pour faire nos visas. Le service est ouvert de 9h à 11h, mais on a lu sur internet qu’il vaut mieux arriver tôt pour faire la queue si on veut être certain de pouvoir déposer la demande. Il n’y a qu’une seule personne devant nous, on est des boss ! Notre sentiment de satisfaction dure 30 secondes environ : j’avise un message affiché à côté de la porte de l’ambassade, qui annonce que le visa touristique de 30 jours coûte 1000 dirhams depuis août 2015, contrairement aux 340 dirhams qu’on avait trouvé en ligne. Environ 100€ chacun pour passer deux ou trois semaines seulement en Mauritanie, qu’on pensait traverser plutôt rapidement en route pour le Sénégal, ça commence à faire un sacré budget.
Du coup, on hésite. Pourquoi pas prendre l’avion du Maroc à Dakar directement… ou remettre ce voyage à une autre fois ? C’est un employé de l’ambassade qui va nous fixer quelques instants plus tard : pour des raisons mystérieuses, les visas sont délivrés uniquement à la frontière jusqu’à la fin du mois, ça ne sert à rien de venir à l’ambassade où ils n’en délivrent aucun d’ici là.
La bonne nouvelle, c’est qu’on se retrouve en ville tôt le matin avec plein de temps devant nous. On en profite pour faire quelque chose qui va s’avérer très, très agréable à Rabat : marcher sans but.
Au royaume des cigognes, les chats sont rois !
Nous voyons la nécropole fortifiée de Chellah d’assez loin, elle a un petit air d’enceinte de château fort. Intrigués, nous nous approchons, voyons qu’on peut visiter (l’entrée vaut 10 dirhams) et passons l’heure suivante à déambuler dans les ruines de diverses époques qui s’y côtoient, des thermes romaines de la colonie de Sala à la mosquée du 14ème siècle.
Aujourd’hui les ruines et les jardins de Chellah sont le domaine de cigognes sédentaires et d’une ribambelle de chats. Une ambiance à part, à deux pas des grands boulevards modernes de Rabat.
Le palais royal
Notre prochain stop est plus incongru : nous marchons le long du mur d’enceinte qui abrite le palais royal quand un homme qui en sort nous dit qu’on peut entrer et visiter. Pourquoi pas ?
Nous laissons nos passeports au poste de police et marchons dans les rues aux bâtiments très officiels (des ministères ? des instituts ?), passons devant la mosquée, traversons un large boulevard assez vide, puis une grande place encore plus vide, et arrivons devant l’énorme porte du palais royal. Enfin, quand je dis devant… il faut s’arrêter à plusieurs dizaines de mètres de la belle arche gardée par une petite armée multicolore d’hommes en uniformes tous différents.
Nous repartons perplexes et vaguement déçus : je suppose qu’on était naïfs d’espérer voir le palais de près, il a l’air beau pourtant.
Médina, kasbah et jardin caché de Rabat
Après une pause déjeuner et envoi de cartes postales, nous faisons un petit tour dans la médina de Rabat, qui ne date « que » du 17ème siècle et dont les rues perpendiculaires sont un changement agréable : on ne va pas se perdre tous les 200 mètres ! On en profite pour regretter de ne pas avoir mangé ici (c’est très bon marché et alléchant) et on se console avec quelques pâtisseries délicieuses.
Nos déambulations nous mènent ensuite à la kasbah des Oudayas, en bord de mer. Ici les rues sont fraîches et étroites, elles tournent, finissent parfois soudainement en cul-de-sac… un tout petit dédale en bleu et blanc où nous croisons plus de chats que de gens. Les quelques guides non officiels ne sont pas envahissants et nous savourons la promenade dans cette bulle de tranquillité. Il y a vraiment la capitale du Maroc de l’autre côté de l’enceinte ?! Comme pour me donner raison, à peine ressortis de la kasbah, nous passons une autre porte dans un mur et découvrons un beau jardin très serein…
Alors que l’après-midi s’achève et que nous faisons un petit tour au bord de l’eau – Benjamin voulait voir un joli phare blanc de plus près – je regrette qu’on ne puisse pas rester un peu plus longtemps à Rabat. Demain nous prenons le train pour Marrakech et découvrirons un autre visage du Maroc. On dira au revoir à l’ambiance de la capitale, qui a l’air d’avoir su prendre les avantages d’une grande ville moderne tout en préservant la tranquillité d’une petite ville de bord de mer.
Un tour de passe-passe qui lui donne un charme fou et me donne envie d’y repasser un jour, pour mieux la connaître.
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Un commentaire
très intéressant … et cela révise ma vision de Rabat (autres temps autres visions)