Je pense qu’il n’y a rien de moins commode que de voyager avec un trépied de photo. De temps en temps, l’envie me prend d’aller en haut de la falaise la plus haute possible pour en lancer le trépied de toutes mes forces… Mais je finis toujours par me rappeler à quel point il est utile pour un photographe de voyage et l’envie passe immédiatement. C’est ma relation avec mon trépied : je le déteste, je l’adore, je rêve de l’abandonner, je ne pars jamais sans lui.
Voyager avec un trépied est une décision importante, ne la prenez pas à la légère. Il peut faire la différence entre une bonne photo et un moment de frustration où on se dit « Quelle bonne photo j’aurais pu prendre si j’avais eu un trépied » en regardant l’horizon. Mais il faut être certain que c’est nécessaire. Beaucoup de personnes veulent simplement des images pour se souvenir de leur voyage, la qualité des clichés est secondaire.
Si vous faites partie de ceux qui accordent de l’importance aux images que vous rapporterez de vos voyages et que vous vous demandez si vous êtes prêts à emmener le poids supplémentaire d’un trépied, même si vous ne l’utiliserez pas souvent et qu’il prend de la place, juste pour la satisfaction de ces photos qu’il vous permettra de réussir… alors cet article est pour vous.

Kyoto, Japon (ISO 100 – 35mm – f 7,1 – 1/20 sec.)
Poids, taille et qualité du trépied
Quand on décide de voyager avec un trépied, il faut tout d’abord considérer la taille et le poids. En photographie, plus un trépied est lourd, plus il est stable, donc pour voyager le défi est de trouver un bon trépied ultra léger à un prix raisonnable. La fibre de carbone est ce qu’il y a de mieux mais c’est hors budget. Je me suis tourné vers l’aluminium : pas le plus résistant, il a pour lui la légèreté et les prix accessibles. Au niveau de la taille, un trépied de plus de 50 cm dans le sac à dos sera vite un cauchemar, il sera difficile à sortir comme à ranger.
D’expérience, n’achetez pas le moins cher : il ne survivra pas longtemps à vos voyages. Le premier trépied que j’ai acheté n’était pas très cher, mais au bout de 2 mois les problèmes ont commencé, et peu de temps après, il était inutilisable.
Actuellement je voyage avec un trépied Manfrotto MKC3-H01, de prix moyen (environ 60€), il pèse 1,15 kg et mesure 46 cm replié. Il est de super bonne qualité, ça fait plus d’un an et demi que je voyage avec et il est comme neuf.
Quand avons-nous besoin d’un trépied ?
- Photo de paysage : beaucoup de professionnels utilisent un trépied pour les paysages, pour avoir un ISO très faible (50 ou 100) et une petite ouverture focale (f /15 ou plus petit), ce qui permet d’avoir une image où tout est net. Cela signifie qu’il faut un long temps d’exposition, possible uniquement avec un trépied.
- Autoportraits classes : les selfies sont à la mode et tout le monde en prend, mais rien de remplace un trépied pour de jolis autoportraits !

Autoportrait, Chiloé, Chili (ISO 100 – 85mm – f 5,6 – 1/160 sec.)
- Photo de nuit : la faible luminosité ambiante exige de longs temps d’exposition et c’est impossible sans trépied.
- Heure bleue et heure dorée : l’heure bleue correspond à cette période entre chien et loup où le soleil s’est déjà couché mais qu’il ne fait pas encore nuit. Elle offre de belles opportunités de photo mais la faible luminosité signifie qu’il faudra une longue exposition, donc un trépied. L’heure dorée correspond à une brève période à chaque lever et coucher de soleil, caractérisée par une lumière rasante, dorée et très photogénique. D’après mon expérience, c’est le meilleur moment pour prendre des photos mais elle peut nécessiter un trépied pour une longue exposition qui donnera la meilleure image.

Heure dorée en Australie (ISO 100 – 18mm – f 22 – 0,3 sec.)
Avantages et inconvénients de voyager avec un trépied
Avantages
- Prendre une photo que personne d’autre ne parvient à capturer. Par exemple, dans une cathédrale (en général un lieu obscur) on voit régulièrement des gens prendre des photos avec flash et on sait qu’elles ne donneront pas le meilleur résultat. Dans ce cas votre trépied est votre meilleur ami.
- Donner du mouvement à vos clichés : vous pouvez jouer un peu avec votre appareil photo, donner de la fraîcheur à une photo. Bien entendu, si tout est flou on ne comprendra rien à l’image.
- Profiter pleinement de l’appareil et de l’objectif : après un certain temps, vous connaissez les limites de votre équipement. Dans mon cas, mon objectif n’est pas très lumineux et en situation de faible luminosité c’est difficile de prendre une bonne photo, surtout que si je pousse l’ISO c’est le bruit qui tue l’image. Avec le trépied j’élimine ce problème.
- Photos 100% nettes : même avec l’habilité d’un sniper vous ne prendrez pas de photos aussi nettes qu’avec un trépied, y compris dans des situations très lumineuses.

Nagoya, Japon (ISO 100 – 24mm – f 4,0 – 1/80 sec.)
Inconvénients
- Utilisation interdite : malheureusement, dans un bon nombre de lieux publics et musées, on ne vous laissera pas l’utiliser.
- Le trépied attire l’attention : le temps de le préparer et de tout régler vous prendra deux minutes, c’est assez pour que des curieux s’arrêtent et vous fixent. Avec le tripode on perd la possibilité de passer inaperçu, ce qui est l’un de mes buts.
- Poids et taille : même avec un trépied petit et léger, ce sera toujours plus commode de voyager sans.
- Une curiosité, ils sont considérés comme des armes par certaines compagnies aériennes. Il y a quelques mois, nous sommes allés quatre jours à Rome en volant avec Ryanair et nous prenions nos bagages en cabine. Avant de partir je me suis renseigné et malheureusement, j’ai lu que beaucoup de gens s’étaient fait confisquer leur trépied car il était considéré comme une arme et ne pouvait pas voyager en cabine.

Selon les compagnies aériennes, les trépieds peuvent être des armes (ISO 100 – 85mm – f 5,6 – 1/200 sec.)
Finalement, une bonne ou mauvaise idée ?
Pour moi, c’est une bonne idée et même s’il m’arrive souvent de vouloir le laisser à la maison, mon trépied finit toujours dans mon sac à dos car je suis certain de l’utiliser. Le trépied est un outil fondamental pour tout photographe, grâce à lui j’ai pris de très bonnes photos de voyage et au final c’est ce qui compte : chercher le meilleur cliché.
Mots-clefs : photographie
3 commentaires
J’ai le même dilemme à chaque fois. Mais les rares fois où j’ai décidé de le laisser, il m’a tellement manqué que depuis, je préfère faire sacrifier des vêtements pour faire la place au trépied.
Laurence – Le Fil de Lau Artículo reciente – Article récent Du haut des montagnes au Vietnam : Sa Pa et ses rizières
Je me suis posée la question d’en acheter un ou pas mais comme je voyage très léger, cela prend une certaine place et un certain poids. A voir pour les futures voyages 😉
Voyage de Luxe Artículo reciente – Article récent Ma vie de château à l’Ashford Castle
J’hésite toujours à apporter mon trépied, les dernières fois il ne m’a pas servi. Je ne sais pas si c’est la paresse ou l’envie de voir le plus de choses possibles dans un cours temps. J’avoue que pour mes photographies de mode j’utilise d’avantage le trépied, mais bon il est toujours tannant à trainer peu importe !
J’ai bien aimé tes pour et contre !