Avez-vous déjà rêvé de vacances sur une petite île tropicale paisible, d’avoir la plage de sable blanc et d’eau turquoise rien qu’à vous, d’admirer le coucher de soleil sur la mer depuis votre bungalow, confortablement installé dans un hamac ? Bonne nouvelle : c’est possible, et même pas besoin de casser sa tirelire… bienvenue à Koh Rong Samloem.
De Koh Rong la bruyante à Koh Rong Samloem la tranquille
Parmi les îles cambodgiennes du Golfe de Thaïlande, Koh Rong est un point connu depuis quelques années et assez touristique ; d’ailleurs c’est sur cette île que nous avions prévu de passer quelques jours au calme. Oui mais voilà : à peine débarqués du ferry, nous réalisons que les hôtels qui avaient l’air un peu à l’écart sur internet sont en fait tous groupés, à proximité du quai. Les backpackers s’entassent dans ce petit village, ça fait du monde. Le bruit surtout nous refroidit immédiatement : travaux et musique à fond (jusqu’à 3 ou 4h du matin chaque jour, nous dit-on).
Direction l’un des sites voisins plus isolés !
Il y a plusieurs options : nous rendre ailleurs sur cette même île, ou aller sur une autre île. Nous choisissons la proche Koh Rong Samloem et plus précisément le village de M’Pai Bei, sur les conseils d’un local qui nous arrange la traversée sur l’un des bateaux de pêcheur du coin (ce qui nous évite d’attendre le prochain ferry).
M’Pai Bei à Koh Rong Samloem, la douceur de vivre à la cambodgienne
Tout juste débarquée, j’ai l’impression d’être entrée dans une brochure touristique, de celles qui nous font rêver tout en sachant au fond de nous qu’un savant cadrage de la part du photographe a probablement caché la grosse digue en béton ou le pan de plage noir de monde. Sauf qu’ici rien ne vient gâcher le charme, le calme et la simplicité de Koh Rong Samloem : un petit village de pêcheurs aux maisons en bois colorées et aux rues de sable, derrière la jungle luxuriante, un bungalow niché entre les arbres avec vue sur la mer, à 2 minutes de la jolie plage vide… Benjamin, mon amie Anaïs et moi sommes tous les trois conquis.
Qu’est-ce qu’on fait, sur une petite île tranquille ? On savoure !
La plage d’abord, son eau claire et les quantités d’animaux qu’on y aperçoit. Nous faisons une séance mémorable de snorkeling (possible depuis la plage ou en tour) où les quantités impressionnantes d’énormes oursins m’ont provoqué un beau coup de stress dont je me souviendrai longtemps ! Pour ceux qui aiment, il est aussi possible de pêcher. Surtout, nous prenons un magnifique bain de minuit dans le plancton bioluminescent qui émet de la lumière lorsqu’il est dérangé, c’est-à-dire que chacun de nos mouvements dans l’eau était auréolé d’une belle lumière un brin magique… l’un de mes plus beaux souvenirs de voyage.
Au village de M’Pai Bei, nous goûtons des pâtisseries et snacks cuisinés à l’instant, toujours escortés par quelques chiens. Le milieu de l’île est globalement vide et il n’y a qu’un seul autre village sur Koh Rong Samloem, lui aussi en bord de mer. Si vous trouvez le sentier qui y mène, la balade prend une heure aller-retour. Si vous ne trouvez pas le sentier, comme Anaïs et moi, vous passerez une bonne vingtaine de minutes à le chercher, ferez un petit tour dans la jungle et déciderez de revenir à « votre » plage pour piquer une tête parce qu’il fait chaud, quand-même, et qu’on ne va pas s’enfoncer à tout hasard dans la végétation. Un autre sentier dans la jungle – dont on m’a dit qu’il est encore plus facile à perdre – traverse l’île en environ 5 heures aller-retour. Vous comprendrez qu’on n’a pas eu envie de tenter, vu notre succès avec le premier chemin…
Je raffole aussi de notre bungalow, propre, confortable, bénéficiant d’une brise agréable et juste ce qu’il faut d’écarté pour qu’on s’y sente en privé sans pour autant être désagréablement isolé. Le luxe, à mes yeux. Le soir, savourer une bière fraîche bercée par le bruit des vagues en regardant le soleil se coucher depuis notre « terrasse », faire une sieste dans le hamac aux heures les plus chaudes de la journée, lire confortablement installée dans un fauteuil face à la mer… Quand j’enchaînais les longues journées de travail en Australie et que la fatigue s’accumulait, c’est le genre d’endroit où j’imaginais que nous irions ensuite pour me motiver.
A quoi ressembleront Koh Rong et Koh Rong Samloem dans quelques années ?
J’aimerais bien vous quitter là, sur ces rêves d’évasion et de repos devenus réalité. Mais voilà : les choses changent sur l’île sans internet, à l’électricité et à l’eau restreintes. Les projets de développement sont là, les terrains cédés en 2008 par le gouvernement cambodgien aux entrepreneurs, pour un bail de 99 ans. Des projets où le respect de l’environnement est présenté comme une priorité, mais on ne peut qu’attendre pour savoir ce qu’il en est dans les faits et voir quel impact pour ses habitants et son écosystème. Sur Koh Rong notamment, le développement sans contrôle de guesthouses et bars laisse dubitatif, malgré des intentions louables (voir cet article en anglais Koh Rong: Trouble in paradise?). Quoi qu’il arrive, l’île comme nous l’avons connue n’a plus longtemps à vivre : on parle même d’un aéroport …
Koh Rong Samloem Information : site internet apparemment non officiel (en anglais) mais informations assez à jour. S’y rendre : depuis Sihanoukville, le ferry dessert différents arrêts dont M’Pai Bei. Comptez 20 USD A/R, 45 minutes par le ferry rapide, 2h par le ferry lent. On peut acheter les billets dans de nombreuses agences et hôtels à Sihanoukville ou directement sur la jetée. Hébergement Plusieurs options à proximité du village. Quel que soit l’endroit que vous choisissez, vérifiez l’état de la moustiquaire car elle vous sera très utile. Les prix sont plus bas en hors saison, de mi-avril à mi-octobre.
Préparer son séjour
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10 Comments
En tout cas tu nous donne envie d’y aller! ça à l’air authentique! Même si comme tu dis dans quelques années l’ile ne sera plus aussi tranquille..
aline (Les Chou-Trotteurs) Artículo reciente – Article récent Découvrez la Tasmanie en 5 photos!
Salut Anne,
C’est un peu toujours la même histoire avec ces îles “paradisiaques” malheureusement. On découvre un petit coin très paisible, au calme, on est totalement conquis. Mais si nous vient l’idée d’y retourner quelques années plus tard, c’est une fois sur deux la grosse déception tellement le lieu a changé. D’ailleurs, ça ne s’applique pas qu’aux îles, mais à n’importe quel coin isolé.
Évidemment, quand on dit ça, on est un peu schizophrène, car on a nous aussi participé au développement de ce lieu et à sa mutation. C’est tout le problème du tourisme au fond. Difficile de tout concilier.
Merci pour la balade en tout cas. Je ne connaissais pas cette petite île où ce splendide caméléon semble être à son mieux, splendide la photo !
Laurent Artículo reciente – Article récent Pano 360 : La Médina de Fès
Bonjour Laurent,
Tu as raison, on fait partie du “problème”. Mais il n’y a pas qu’une seule voie de développement touristique: on peut interdire et restreindre sévèrement les constructions, on peut limiter le nombre de visiteurs par un système de permis avec quotas… les exemples ne manquent pas, le problème ce sont la volonté et/ou les moyens pour les autorités. Il y a quand même de l’espoir: l’investisseur principal a construit des complexes éco touristiques exemplaires sur d’autres îles cambodgiennes. Par contre, ce n’est pas pour les petits budgets :/
Yep … c’est vrai qu’on peut limiter, mais limiter le nombre tout en s’assurant des revenus (ce qui est légitime, il est normal qu’un pays souhaite gagner de l’argent avec le tourisme) veut dire monter en gamme. Le rêve n’est plus alors accessible qu’aux plus riches. C’est du reste le choix qu’a fait le Bhoutan. Ils n’ont peut-être pas tort dans leur approche, mais vu que ça ne correspond plus du tout à ma manière de voyager, forcément, ça m’embête un peu 🙁
Bref, j’avoue qu’il m’arrive plus d’une fois de m’interroger sur la viabilité de ce que je prône.
C’est tout le problème, en effet. Je me sens comme toi : pas dans le reproche, mais dans les regrets quand-même. M’enfin, si c’est le prix à payer pour éviter que ce soit la future Phi Phi, alors tant pis, ce sera hors d’atteinte pour beaucoup d’entre nous.
Ça a l’air sympa en effet 🙂
Du coup, j’en profite pour partager avec toi une vidéo tournée là où j’ai passé mes 3-4 premiers mois aux Philippines : https://www.youtube.com/watch?v=lFMpeClEO4M
Ça vous donnera peut-être envie de venir y faire un tour un de ces quatre 😉
Hello Pierre, en effet ça donne envie! Les Philippines ce sera pour un prochain tour en Asie à coup sûr…
Ça me rapelle koh tao , ces endroits sont magiques mais effectivement très menacés par le tourisme de masse…
julie joursdeglisse Artículo reciente – Article récent Un dimanche à Guincho
Sympa de lire tout ça, j’y serai le mois prochain!! Qu’est-ce que ça vaut niveau snorkeling, clarté de l’eau?
Hello Vincent, quand nous y étions l’eau était très claire, par contre il n’y a pas de grands coraux remplis de poissons de toutes les couleurs… Mais c’était tout de même une chouette expérience !