Nous sommes arrivés à Arica, tout au nord du Chili, après avoir voyagé pendant plusieurs mois d’un bout à l’autre du pays. On a parcouru la Carretera Austral, traversé le détroit de Magellan, découvert l’île de Chiloé, campé dans le désert d’Atacama et supporté l’équipe de football chilienne dans chacun de ses matchs de la Copa América. Le Chili est un pays magnifique, qui a beaucoup à offrir aux voyageurs qui décident de s’y aventurer. Mais c’est aussi un pays cher, plus cher que les autres pays d’Amérique du sud.
Une façon pas chère, originale et sympathique de le découvrir, c’est de le parcourir en faisant du stop.
Est-ce que faire du stop au Chili est dangereux ?
Quel que soit l’endroit du monde, faire du stop comporte des risques qu’on ne peut ignorer, mais je ne pense pas que faire du stop au Chili soit plus dangereux que de marcher dans le centre de Santiago. D’ailleurs, le seul vol dont on a été victime durant tout le voyage s’est justement passé dans le centre de Santiago : un pickpocket a volé le téléphone portable d’Anne.
Chaque fois qu’on s’arrête au bord d’une route pour tendre le pouce, on n’a aucune idée de qui nous prendra en stop : c’est peut-être intimidant au début, mais avec un peu d’expérience c’est amusant. Gardez à l’esprit que la grande majorité des personnes qui nous prennent en stop veulent simplement vous filer un coup de main ou avoir un peu de compagnie et de conversation durant un long trajet. Il est possible de tomber sur quelqu’un de mal intentionné, mais la probabilité est tellement faible que nous restons sereins.

A Chiloé, les auto-stoppeurs sont nombreux l’été.
Est-ce que faire du stop au Chili est facile ?
Oui, faire du stop au Chili est très facile ! En moyenne nous avons attendu autour de 20 minutes avant d’être pris, très souvent il fallait plus de temps pour marcher jusqu’à la sortie de la ville que pour être pris en stop.
Il y a des endroits où c’est très rapide, et d’autres plus isolés (comme la Carretera Austral) où l’attente est parfois nettement plus longue car il y a peu de trafic.
Il nous est aussi arrivé à pas mal de reprises de ne pas attendre du tout, parce que quelqu’un nous proposait de nous prendre alors qu’on était en train de marcher vers un lieu adapté pour faire du stop, ou alors dans les aires de repos et stations-services, des camionneurs demandaient où nous allions pour nous emmener.
Le temps d’attente le plus long qu’on ait connu au Chili, c’était dans la Patagonie chilienne entre Puerto Guadal et Chile Chico : un jour et demi, tout simplement parce qu’il y avait très peu de trafic, surtout qu’on était hors saison.

L’idéal : faire du stop à côté d’une aire de repos où les camionneurs s’arrêtent souvent, le long de la Ruta 5.
La Ruta 5, colonne vertébrale du Chili
La Ruta 5 est la route principale qui unit le Chili du nord au sud, depuis la frontière avec le Pérou jusqu’à Quellón, au sud de l’île de Chiloé. Elle mesure environ 3 363 km de long (le Chili fait 4 270 km de long) ; en voyageant par la Ruta 5 vous pouvez découvrir 13 des 15 régions du pays.
Comme tous les véhicules qui voyagent au Chili sont obligés de le faire par cette route, y faire du stop vous assure de trouver des conducteurs assez facilement et d’avancer rapidement.
Dans beaucoup d’endroits il est possible de faire du stop n’importe où sur la Ruta 5 car elle ressemble à une nationale droite avec un trafic très modéré : les véhicules vous verront de loin, ils pourront s’arrêter sur le bas-côté et repartir en toute sécurité.
Cependant ce n’est pas le cas partout, il y a des endroits où il est difficile de s’arrêter et si vous souhaitez parcourir de longues distances, vous préférerez être pris en stop par des camionneurs qui ne peuvent ou ne veulent pas toujours s’arrêter n’importe où : c’est pourquoi les aires de repos, les stations-service et dans une moindre mesure, les péages, sont ce qu’il y a de mieux.
L’avantage de voyager par la Ruta 5, c’est que vous avancerez rapidement et qu’en général vous n’attendrez pas longtemps. L’inconvénient majeur à mes yeux, c’est que vous verrez nettement moins du Chili et de ses attraits. Alors autant que possible, sortez de la Ruta 5 et allez voir ce qui se cache le long de ses routes secondaires. Il faudra peut-être attendre plus longtemps pour qu’un véhicule passe mais faire du stop y est facile aussi.

Les routes désertes peuvent mettre votre patience à l’épreuve mais elles mènent à des endroits sublimes, ici à Punta de Choros.
Conseils pour faire du stop au Chili
- Même sur la Ruta 5, évitez d’être déposé au milieu de nulle part, surtout en fin de journée, à moins d’être bien préparés (selon la situation, par exemple : eau, nourriture, vêtements chauds ou imperméables, matériel de camping). Le Chili regorge de coins très isolés, la Patagonie comme le désert d’Atacama peuvent s’avérer particulièrement hostiles.
- L’attente est parfois longue dans les lieux plus isolés, prenez de quoi passer le temps, comme un bon livre !
- Les Chiliens sont généralement très famille, donc un bon moyen de briser la glace et d’inspirer confiance, c’est de parler un peu de vos proches et de montrer quelques photos, et de leur poser des questions sur la leur.
- Ne faites pas de stop à plus de trois grand maximum, l’idéal étant un ou deux, surtout si vous avez un grand sac à dos avec vous.
- Cherchez les stations-service et les aires de repos pour faire du stop, autant que possible demandez à y être déposés plutôt qu’à une sortie ou au bord de la route si vous prévoyez de continuer le stop. Il se peut qu’un conducteur ne vous prenne pas simplement parce que s’arrêter là où vous êtes est dangereux ou peu pratique.
- Portez des habits propres et en bon état, ça améliore grandement les chances d’être pris en stop.
- Si vous souhaitez passer la ville où s’arrête votre chauffeur, demandez à être déposés dans une station-service avant d’arriver dans la ville ou alors à la sortie de la ville. C’est toujours embêtant de devoir repartir à pied de la Plaza de Armas pour sortir de la ville et faire du stop.
- Ne dormez pas ou alors faites-le tour à tour, n’oubliez pas que la plupart des conducteurs vous prennent pour avoir un peu de compagnie voire pour les aider à rester éveillé.
- Si vous aimeriez qu’un camion vous prenne, ne faites pas de stop dans les montées ou les descentes car elles leurs compliquent les choses : aucun camion ne s’arrêtera.
- Pour un camionneur, la cabine du camion est sa maison sur la route, traitez la en conséquence : demandez si vous pouvez fumer, veillez à ne rien salir avec vos chaussures, etc.
- Si vous voyagez sur une très longue distance avec un camionneur et que la fin de la journée approche, demandez-lui si vous pouvez continuer avec lui le jour suivant : ils disent souvent oui, en plus ils s’arrêtent généralement dans de bons endroits (nourriture pas chère, douche, internet) donc vous pourrez y dormir et le lendemain vous n’aurez pas besoin de faire du stop.
- Ne faites absolument jamais de stop après un virage ou une autre situation où vous n’êtes pas visible de loin et où un véhicule ne peut pas s’arrêter et repartir en toute sécurité. Cela signifie que vous devrez parfois marcher un ou deux kilomètres.
- Ecrire votre destination sur un bout de carton peut être utile, même si pour nous ça ne s’applique pas vraiment : on fait souvent du stop sans savoir vraiment où on va et on oublie toujours d’acheter un marqueur !

Faire du stop au Chili peut vous mener à passer la nuit dans des lieux isolés, soyez bien préparés.
Comme vous le voyez, faire du stop au Chili est facile et assez sûr.
Vous pouvez déjà commencer à planifier votre voyage au Chili en éliminant les coûts de transport une fois sur place.
Faites toujours confiance à votre instinct et n’hésitez pas à refuser de monter dans une voiture si vous le sentez mal, il passera toujours quelqu’un d’autre.
Tags: Voyage en stop WHV Chili
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