Les arnaques, abus et autres petites malhonnêtetés sont courantes en voyage : un étranger est souvent une cible plus facile qu’un local. Petit tour de celles qu’on a croisées autour du monde, pas toujours sans se faire avoir.
Monnaie rendue en partie
C’est quoi ? Quand on paye, la personne compte sur notre distraction ou notre confiance pour ne rendre qu’une partie de la monnaie due.
Où ça ? On a eu le problème en Inde, en Thaïlande et en Argentine.
Comment on l’évite ? J’espère que vous aimez le calcul mental ! Vérifiez toujours immédiatement la somme qu’on vous rend quel que soit le contexte mais surtout dans les endroits touristiques : en Inde, c’est aux caisses du Victoria Memorial (Calcutta) qu’on a voulu nous faire le coup.
Et vous vous êtes fait avoir ? Une seule fois, sur Khao San Road (Bangkok, Thaïlande), un vendeur a profité d’un moment de distraction de Ben pour se garder 40 bahts (pas beaucoup, environ 1€). On s’en est rendu compte trop tard.
La mauvaise conversion
C’est quoi ? Dans beaucoup de pays, la monnaie locale et celle que vous utilisez habituellement ont un gros décalage dans l’ordre de grandeur. Par exemple, 1€ = 700 pesos chiliens. C’est plus difficile d’apprécier l’importance d’une somme rapidement. Certains savent que ce décalage peut laisser confus sur la somme que vous dépensez et ils en profitent pour donner des prix exorbitants.
Où ça ? Je l’ai vu deux fois : dans le nord du Chili autour d’une gare de bus et en Thaïlande, dans un petit magasin en bord de route où notre bus faisait un arrêt. Je suppose qu’il y a un risque dans tous les pays avec un décalage de grandeur suffisant entre l’euro et la monnaie locale. C’est plus courant dans et autour des points d’entrée dans un pays : un voyageur qui vient de débarquer n’a pas encore eu le temps de se familiariser avec le coût la vie dans le pays, il a moins de chances de repérer des prix anormaux…
Comment on l’évite ? Encore une fois, mieux vaut être bon en calcul mental ! Au bout de quelques jours il n’y aura plus trop de risques de se faire avoir car vous connaîtrez l’ordre de prix dans le pays. Si on est nul en calcul mental, il y a toujours la calculatrice dans le mobile ou les applications gratuites pour smartphone (j’utilise Currency Converter). On peut aussi chercher à l’avance les ordres de prix dans la monnaie locale.
Et vous vous êtes fait avoir ? Non, tentatives déjouées grâce à mes prouesses en mathématiques !
Les faux billets
C’est quoi ? Un touriste est plus susceptible de se retrouver avec des faux billets puisqu’il ne connaît pas forcément bien la monnaie locale.
Où ça ? Je fais surtout attention dans les pays où le change officieux est très courant, mais c’est un risque dans les endroits touristiques en tous genres.
Comment on l’évite ? Si c’est particulièrement répandu dans une zone ou un pays alors les guides et forums de voyage l’indiquent. D’abord, on se renseigne sur la tête d’un vrai billet et comment les reconnaître des faux, ensuite sur les endroits fiables et peu fiables. Vérifiez et rejetez immédiatement le billet en cas de doute : on ne vous laissera pas revenir 5 minutes plus tard. N’hésitez pas à bien regarder, quand ce problème est courant un interlocuteur honnête ne devrait pas s’en offusquer.
Et vous vous êtes fait avoir ? Non. On a fait particulièrement attention en changeant notre argent chez un « bureau clandestin » à Buenos Aires, car en Argentine le taux de change officiel est absurde. Notre interlocuteur avait une lampe à UV mais par précaution, j’en ai regardé deux à la lumière du jour (pour voir les dessins en filigrane) histoire d’être certaine.
La tache
C’est quoi ? On distrait la victime pour la voler plus ou moins discrètement, en lui signalant une tache que le voleur ou son complice vient de faire ou en la tachant « accidentellement ». Il y a des variantes : le pickpocket qui fait les poches en prétendant aider à nettoyer, le voleur qui vous arrache votre sac des mains quand vous regardez de l’autre côté ou que vous l’enlevez pour voir la tache, le complice qui vous distrait pendant qu’un autre part avec votre sac ou vous fait les poches. Notez que le scénario de la tache est connu mais on peut vous distraire autrement.
Où ça ? Un pigeon s’est paraît-il soulagé sur mon sac à dos dans le terminal de bus de Buenos Aires en Argentine… Le mécanisme « distraction + vol » a l’air d’avoir du succès dans les terminaux de bus et gares d’Amérique du sud, mais on sait tous que les pickpockets et voleurs abondent partout où il y a plein de touristes.
Comment on l’évite ? Toutes les précautions pour éviter les pickpockets et les vols à l’arrachée restent de mise. Si on vous a taché, passez immédiatement votre chemin quand le voleur vous interpelle. Il sera temps de nettoyer une fois en sécurité et se battre avec le(s) voleur(s) ne vous apportera pas grand-chose.
Et vous vous êtes fait avoir ? Non, car je connaissais la combine et que quelqu’un nous avait dit que c’est courant à Buenos Aires. La personne m’a dit qu’un pigeon m’avait fait dessus, j’ai tout de suite répondu quelque chose comme « c’est pas grave » et je ne me suis pas attardée. Aucune envie d’être dépouillée ! Un peu plus loin nous avons signalé à un agent de police que des voleurs opéraient. Quant à la tache ? C’était de la sauce, probablement du chimichurri.
« Si, si, c’est gratuit ! » et variante
C’est quoi ? On vous donne quelque chose (une fleur, un bâton d’encens, un morceau de pain, un bracelet…) ou vous propose un service en insistant, mimiques ou discours à l’appui, que c’est pour vous c’est cadeau. Sauf qu’une fois qu’on vous l’a mis dans les mains ou pire, que ça a été utilisé ou détruit ou mangé, on vous demande des sous. Aïe ! J’ai l’impression que c’est souvent en jouant sur l’effet de surprise et/ou la politesse du touriste que cette arnaque fonctionne.
Variante croisée en Turquie : tout un petit scénario ! Monsieur le cireur de chaussures fait tomber sa brosse et ne s’en rend pas compte alors qu’il passe devant nous. On la ramasse, l’interpelle, lui rend sa brosse et monsieur le cireur est tellement reconnaissant qu’il insiste très très lourdement pour nous cirer les chaussures. Sauf qu’à la fin, il faut le payer hein. Non mais.
Où ça ? Les temples d’Angkor au Cambodge, les marches de Montmartre à Paris, le pont de Galata à Istanbul, la Piazza del Popolo à Rome… c’est un grand classique des lieux touristiques où que l’on soit !
Comment on l’évite ? Restez ferme, refusez, si ça ne marche pas ignorez carrément la personne. Je déteste faire ça car j’ai beau savoir que c’est l’autre qui m’envahit, je trouve que c’est malpoli, mais je n’ai souvent pas eu le choix. Si on vous prend la main pour y mettre quelque chose retirez-la ou posez l’objet. Parfois vous aurez même à partir vu l’insistance de la personne en face de vous (comme au Cambodge où j’ai été suivie par madame encens tant que j’étais dans « son » morceau de temple).
Et vous vous êtes fait avoir ? Oui et non : on a toujours pu rendre l’objet ou refuser avant qu’il ne soit « trop tard » mais il y a une part de chance. En Turquie, nous avions vu le truc de la brosse tombée puis rendue par un touriste plus tôt dans la journée, sans comprendre que c’était prémédité. Le même coup au même endroit quelques heures après nous a paru louche mais c’est surtout l’insistance lourde à cirer nos chaussures qui nous a fait comprendre. Monsieur le cireur est devenu bien moins sympathique quand il a compris qu’on ne se laissait pas amadouer et je suis certaine que ce ne sont pas des mots d’amour qu’il nous a lancé quand on est parti…
Le prix spécial touriste et pas de prix affiché
C’est quoi ? Les prix sont souvent gonflés pour les touristes mais parfois c’est vraiment trop. Le coup classique, c’est un service (une course en taxi ou en tuk tuk, par exemple) ou un restaurant sans tarifs annoncés à l’avance. Mais on peut aussi les augmenter rien que pour vous. L’addition peut faire très mal !
Où ça ? En Europe, en Amérique du sud, en Asie du sud-est, en Inde… encore un grand classique. Exemple le plus récent à Buenos Aires : un pancho (genre de hot-dog) affiché à 10 pesos coûtait soudainement 15 pesos. Ben indiquant le prix affiché, le vendeur déclare que ça fait un moment qu’il doit le changer… ça c’est du prix spécial touriste avec une belle augmentation de 50% rien que pour nous. Surtout qu’on en avait acheté la veille à 10 pesos, au même vendeur. On est parti sans acheter, bien entendu.
Comment on l’évite ? Mettez-vous toujours d’accord sur le prix s’il n’est pas affiché. Demandez avant combien ça coûte et confirmez le prix plusieurs fois. Encore une fois, les guides de voyage sont une bonne source d’information pour ce type de détails et pour estimer ce qu’est un prix raisonnable. Pour les stands de rue, voyez combien les locaux payent. Si l’addition ne correspond pas au prix affiché, demandez à la vérifier et ne vous laissez pas faire, soyez ferme. Et n’oubliez pas : si le prix annoncé est vraiment trop bas, c’est louche, allez voir ailleurs.
Et vous vous êtes fait avoir ? Moi oui, une fois, en Crète. Que dire… j’étais jeune et naïve ?
Le taxi, le tuk tuk ou la navette qui nous balade
C’est quoi ? Après tout vous ne connaissez pas les lieux, normalement. Facile pour votre conducteur de vous embrouiller : allonger le trajet pour gonfler la note sur le taximètre, vous déposer à l’hôtel de son choix où il touche une commission plutôt qu’au vôtre (d’ailleurs on pourra vous dire que celui de votre choix est fermé), vous déposer 3 km avant l’arrivée et repartir avant que vous réalisiez la tromperie…
Où ça ? Vu en France, à travers l’Asie, au Chili, un peu partout franchement !
Comment on l’évite ? Sans taximètre ou prix annoncé, fixez toujours le tarif à l’avance. Les plus difficiles pour moi, c’est l’allongement des trajets (avec les taximètres) et être déposé au mauvais endroit. A moins de pouvoir suivre la progression en temps réel sur un smartphone ou autre et d’avoir l’adresse de destination, pas toujours facile de s’en rendre compte assez rapidement. En voyageant à plusieurs, l’un peut aller vérifier si on est au bon endroit alors que l’autre reste avec le chauffeur pour éviter qu’il ne reparte. Si on vous dit que l’hôtel de votre choix est fermé pour vous en proposer un autre, dites que vous avez une réservation et le conducteur devrait laisser tomber !
Et vous vous êtes fait avoir ? Oui, je prends aussi peu que possible le taxi et c’est l’une des raisons : en France, il y a longtemps, un trajet ultra-rallongé. En Thaïlande, une navette entre l’aéroport et le terminal de ferry de Krabi nous a déposés dans un minuscule terminal au lieu du principal. J’étais furieuse (ce qui ne sert à rien) et on a marché quelques kilomètres sous le soleil. Heureusement qu’on ne voyageait pas avec 15 kg de bagage chacun…
« Le [insérer un site ultra-touristique] ? C’est fermé aujourd’hui ! »
C’est quoi ? Non loin d’un site très touristique, on vous aborde pour savoir si c’est là que vous allez et vous dire que c’est fermé aujourd’hui car c’est justement le jour du pigeon plumé, et c’est bien dommage mais chaque année le site est fermé en ce jour sacré. Il y a des variantes à la raison de la fermeture mais c’est la constante. Heureusement, votre nouvel ami a plein d’autres activités payantes à vous proposer ! Quelle chance ! Notez que ce petit mensonge sert parfois à vous embarquer dans des grosses arnaques.
Même si le contexte vous donne confiance, restez sur vos gardes. Parfois, vous serez la personne qui abordera l’arnaqueur, par exemple pour demander votre chemin. Il se peut aussi que cette personne ne vous propose pas quoi que ce soit de payant : alors ce sera un complice, comme un conducteur de tuk tuk par exemple, ayant l’air d’arriver par hasard et de ne pas connaître la personne.
Où ça ? Un grand classique de Bangkok, tout le monde l’entendra au moins dix fois autour du Palais Royal ! Ces histoires bien montées, bien rodées se croisent dans plusieurs pays d’Asie du sud-est.
Comment on l’évite ? Facile : on ne croit pas la personne et on va visiter le site en question !
Et vous vous êtes fait avoir ? Non, même si j’avoue que j’ai eu un petit doute quand on m’a dit ça pour la première fois, mais pas au point de ne pas vérifier par moi-même si c’était ouvert. Un jour de fermeture des sites touristiques majeurs est toujours indiqué sur les guides, voire dans les hôtels etc. Puis Benjamin connaissait le coup.
Le faux office du tourisme ou la fausse agence officielle
C’est quoi ? Une agence qui vend des activités touristiques, des billets d’entrée ou de transport se fait passer pour un office du tourisme en utilisant des termes ou des logos qui lui donnent l’air officiel. Au premier coup d’œil distrait ou non averti, leur devanture a l’air d’un office du tourisme. Autre possibilité, c’est le vendeur de billets de transport spécifique qui vous fait payer plus cher qu’auprès de la compagnie elle-même.
Où ça ? Je l’ai beaucoup vu en Asie du sud-est.
Comment on l’évite ? Comme beaucoup d’agences se « déguisent », vous irez peut-être dedans. Soyez simplement conscients que vous avez face à vous un commerçant qui essaie de vendre ses produits à son prix et que ça peut impliquer d’allègres déformations de la vérité, voire des mensonges éhontés ! Sachez que négocier est souvent de mise, n’hésitez pas à le faire. Pour trouver les véritables offices du tourisme à l’information plus complète et fiable, ou vendeurs officiels moins chers, consultez les guides de voyage et sites officiels du pays et des compagnies.
Et vous vous êtes fait avoir ? Eh oui. En Thaïlande, pour prendre le ferry de Krabi à Koh Phi Phi, les vendeurs sont tous installés dans le terminal à l’entrée et les prix s’alignent… sauf un vendeur, le moins cher, situé après tous les autres guichets, avant le contrôle des billets. On ne l’a vu qu’après avoir acheté nos billets et on a supposé que c’est celui de la compagnie de ferry. Au Cambodge, on savait qu’on n’avait pas affaire à des informateurs impartiaux mais on avait sous-estimé l’élasticité de la vérité avec les vendeurs de billets de bus : le temps de transport annoncé était très, très, très optimiste…
Conseils basiques pour éviter les abus et arnaques en voyage
- Votre meilleure arme pour éviter ces problèmes, c’est de vous informer avant d’aller dans le pays. Jetez un œil sur les forums, les guides de voyages, les blogs, les avertissements de l’ambassade de France là-bas ou les conseils aux voyageurs : les arnaques et abus courants y sont signalés, ainsi que les autorités à contacter si c’est nécessaire.
- Toujours se mettre d’accord à l’avance sur la prestation et le prix, jamais pendant ou après. Tout changement de plan peut impliquer un changement de prix, gardez-le à l’esprit !
- Prix incroyablement bas, aubaine hallucinante ? Si c’est trop beau pour être vrai, ce n’est pas vrai !
Ne devenez pas parano non plus !
Il se peut qu’une Chilienne souhaite vous offrir une fleur dans la rue ou qu’un Turc vous interpelle uniquement pour vous mettre un thé dans les mains, accompagné d’un « Bienvenue dans mon pays ». Votre chauffeur de tuk tuk vous propose un petit détour sympathique entre Beng Mealea et Siem Reap ? Il cherche à gonfler son pourboire, pas à vous extorquer. Quand nous étions en Thaïlande, je suis passée par une période où je n’avais confiance en aucun interlocuteur après avoir croisé une tonne de combines et quelques mésaventures : c’était idiot, honteux et désagréable… Quand Benjamin a oublié son passeport à l’hôtel sur Koh Phi Phi, il s’en est rendu compte alors que nous étions déjà à Phuket. Non seulement ils se sont décarcassé pour nous contacter (on n’avait laissé aucune coordonnées mis à part nos noms) et nous dire qu’ils l’avaient, mais ils ont arrangé l’acheminement du passeport jusqu’à Phuket avec notre hôtel sur place. Vous l’imaginez, je me suis sentie nulle.
Mots-clefs : Sécurité
4 commentaires
Coucou,
Encore une fois un article passionnant et très instructif ! Merci pour tous ces conseils particulièrement utiles !
Bisous bisous
Hé oui! Cela peut arriver, et ce même si on se croit malin
J’ai un certain souvenir de Cologne fort douloureux!
Je vous embrasse :-*
Pour la monnaie rendue en partie, vous pouvez ajouter le Brésil. Sur le coup, c’est toujours des petits montants mais en cumulant ces montants ça peut vite faire une belle somme d’argent. Le coup de la ta tache c’est très fréquent notamment dans les pays d’Amériques du Sud, en tout cas vous avez eu la bonne attitude :).
Planete3w Artículo reciente – Article récent Les photos en voyage
Pour ma part, j’essaie d’être le plus vigilante possible mais c’est impossible pour moi de l’être tout le temps… L’histoire de la tâche m’est arrivée avec mon compagnon, le pickpocket nous a lancé du fond de teint sur nos sacs, pas de chance pour lui, nous lui avons dit que nous étions près de notre hôtel et donc nous les avons gardé sur nous, pas de chance pour lui ! En fait, nous avons appris plus tard que c’était une technique de pickpocket…
Cathy Artículo reciente – Article récent Voyage au Tibet : ma visite des temples