J’ai du mal à y croire, mais ça fait déjà 4 ans que Benjamin et moi nous sommes connus dans un backpackers de Blenheim, en Nouvelle Zélande. Je sais qu’à l’époque où je l’ai rencontré, si on m’avait dit que 4 ans plus tard, je voyagerai en Amérique du sud avec le Chilien qui venait de cuisiner un plat de lentilles pour toute l’auberge de jeunesse, j’aurais demandé à mon interlocuteur ce qu’il avait fumé. Quant à Ben, il aurait probablement demandé : « Anne ? Qui c’est, Anne ? ».
Bref, c’était pas une évidence ! Mais alors, comment ça s’est passé ?
Nous étions tous à Blenheim pour la même raison : travailler dans les vignes de la région durant l’hiver. Entre les repas partagés après de rudes journées de travail et les week-ends de fête, des liens forts se sont créés entre les résidents du backpackers. D’inconnus nous sommes devenus amis… et parfois plus. C’est ce que Benjamin et moi avons été l’un pour l’autre durant cet hiver néo-zélandais, tout en sachant que ça aurait une fin une fois le printemps arrivé.
C’est comme ça les relations en voyage, on sait qu’elles ont une fin proche et on l’accepte.
Deux mois plus tard, j’ai mis les voiles. Je reprenais la route avec deux amies : après un peu de tourisme, ma co-voitureuse Srija et moi allions rester à Christchurch jusqu’à ce que nous vendions notre carrosse, pour reprendre la route chacune de notre côté. J’aimerais bien vous dire que les adieux ont été solennels et très dignes, mais ce serait un gros mensonge : j’ai pleuré comme un bébé.
Je disais au revoir non seulement à Benjamin, mais à un tas d’autres amis… en fait c’est un chapitre magique de ma vie qui se refermait : l’hiver 2011 au Copper Beech Backpackers, Blenheim. Je me souviendrai toujours de nos derniers instants dans la cuisine baignée de lumière, de nos larmes à toutes, de ma joie et de ma tristesse mêlées. Je pensais sincèrement que je ne reverrais jamais Benjamin. C’était sans amertume : on s’était offert l’un à l’autre une jolie parenthèse qu’il était temps de refermer, voilà tout.
– The end –
Sauf qu’un samedi matin, il a plu à Blenheim.
Notre couple a peut-être bien tenu à la météo d’un jour de septembre. Vous comprenez, Benjamin ne pouvait pas travailler sous la pluie. De mon côté, j’étais depuis une dizaine de jours à Christchurch, 300 km au sud, où Srija et moi désespérions de vendre la voiture. Voilà Benjamin avec un week-end de libre et une furieuse envie de me voir. Il faut dire qu’on se manquait beaucoup plus que prévu.
Par internet, il me dit « Je viens te voir. » C’est ça ouais, 5 heures de route aller pour faire coucou, vous y auriez cru, vous ? Et pourtant, il a disparu de Skype, m’a envoyé quelques textos pour savoir où j’étais exactement… et quelques heures après, il a marché dans ma vie pour de bon.
Quelques jours plus tard, je rejoignais Benjamin à Blenheim, et on faisait tout à l’envers : à peine ensemble, avant même d’être tout à fait certains de nos sentiments ou de notre compatibilité, on s’installait dans la même maison, on partageait les courses et la voiture, on prévoyait d’aller voir ma famille en France…
Se mettre en couple en voyage a été une expérience aussi belle que terrifiante, où tout est allé très vite.
Et depuis ? Ma maison hors de France, c’était mon sac à dos, l’endroit où je me posais, les lieux que j’aimais, le temps d’un jour ou d’un mois. Maintenant c’est tout ça, mais c’est aussi Benjamin, et je ne changerais ça pour rien au monde.
La suite, vous la connaissez : ils vécurent heureux et eurent beaucoup de visas.
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6 commentaires
Que de souvenirs ! J’ai eu la chair de poule en te lisant. Je me rappellerai toujours quand on a vu Benja et Mario débarquer ! C’est tellement beau de voir où vous en êtes aujourd’hui. Parce que c’est sûr que j’aurais jamais parié dessus en connaissant les débuts de cette love story. C’est tellement chouette d’avoir été aux prémices de cette histoire. Promis les détails seront gardés secret. J’espère qu’on arrivera à se croiser. Je vous souhaite encore de belles découvertes à deux. Un gros bisou. Un beso grande Benja.
Merci Srija ! Contente que ça te ramène à de beaux souvenirs… et oui, gardons les détails pour nous !
Nous serons en France à la fin de cette année/début de l’année prochaine, si tu es toujours à Paris à ce moment on devrait se voir facilement
Très émue … C est mon côté « p’tit » cœur. Je vous souhaite plein de bonheurs et de visas. gros bisous a tous 2
Jolie conclusion
Merci à vous deux de partager ce moment!
Je vous embrasse.
Michel
Très jolie histoire, très joliment racontée… 😉
Nous sommes heureux de vous voir heureux !
Gros bisous de nous 4 !